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Ophelia et Odéline

Ophelia et Odéline

Acryliques 8 x 10 cadres antiques

    OPHÉLIA ET ODÉLINE

        Texte : Monique Forgues

 

En 1829, La famille Barrinstar, s’installe dans une jolie maison aux lucarnes bleues lavandes située dans un village en bordure de la Rivière-à-Pierre.  Entourée d’arbres majestueux aux allures de vieillards se tenant droits tels des soldats de bois gigantesques protégeant le château d’un secret bien gardé.   Monsieur et Madame Barrinstar avait choisi cet endroit calme pour retrouver un peu de sérénité suite au décès de leur dernier enfant.

Bernadette la plus jeune fille de la famille Barrinstar, jouait toujours dans le grenier de la maison qu’elle accéda de là la penderie de sa chambre.   Un jour, elle fit une magnifique découverte ! Blotties derrière un mur aux planches effritées par le temps, se cachaient deux jolis minois.  Quelle joie ! Elle avait enfin des amies à qui parler.  Elle adorait ces deux magnifiques poupées musicales, Ophélia et Odéline, dont leurs noms étaient inscrits sur chacune de leurs minuscules clés mécaniques.  Lorsque Bernadette se sentait seule et triste, elle aimait tourner les clés pour entendre les douces notes que lui offraient ses nouvelles confidentes.  Elle se créa un endroit tout à elle où elle pouvait installer un univers qui lui ressemble.   De peine et misère, elle apporta au grenier les deux petites chaises en bois et la table assortie qu’elle eut reçu en cadeau de son grand père  lors de son premier noël.  

C’est maintenant l’heure du thé pour Ophélia et Odéline.  Deux délicates tasses en porcelaine de couleur vanille et rose antique ornaient joliment la table créant une ambiance telle une rencontre entre des duchesses de la haute.  À tous les jours, soit, à la même heure, 2 heures de l’après-midi Bernadette monta discrètement au grenier pour inviter ses petites amies musicales à prendre le thé et déguster les biscuits qu’elle avait chipés aux cuisinières.  

Un jour Bernadette regarda droit dans les yeux d’Ophélia et cru déceler une grande tristesse.  Elle se tourna vers Odéline et vu le même triste regard.  Elle approcha son oreille près d’Odéline et entendu, une petite voix « Bernardette nous avons perdu notre

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violon »  Oh ! Bernadette n’en cru pas ses oreilles ! Elle se leva et fit un bon en arrière ce qui fit un bruit de tonnerre et éveilla la curiosité de son frère qui s’écria d’en bas, « Bernardette où es-tu ? et que fais-tu ?    Elle cacha de nouveau ses poupées au même endroit où elle les avait dénichées afin que son frère de deux ans son aîné, ne puisse les atteindre.  

L’heure du thé n’était plus.  Bernardette ne retourna plus au grenier pendant quelques temps afin de ne pas éveiller de soupçons chez son frère.  Marrell, de un an son aîné, était un enfant troublé et violent qui brisait tout ce qui lui venait sous les mains.  Monsieur et Madame Barrinstar ont tout essayé pour adoucir le comportement de leur fils, sans succès.   Il était atteint d’une rare maladie mentale qui le rendait très agressif.  Ils consultèrent plusieurs médecins et seul un médecin situé à l’autre bout du pays trouva la source du mal qui habitait leur fils.

Quelques semaines plus tard, sur l’ordre de ce médecin, la famille Barrinstar fut forcée de quitter la maison rapidement pour aller faire soigner leur fils atteint de cette fâcheuse  maladie.  Ce fut un moment très difficile pour Bernadette qui criait à ses parents… « J’ai oublié mes amies !!»… Dans la tourmente, ses parents ignoraient ses cris, trop épris par leurs propres ennuis.  Seule sa mère lui répondit…Quelle poupée ? Tu dois rêver, tu n’as jamais eu de poupées, et je ne t’en aurais jamais offertes !! je déteste les poupées !  Depuis le deuil de son enfant, Madame Barrinstar n’était plus la même.

Bernadette pleurait à chaudes larmes dans la carriole qui les dirigeait vers un nouveau destin.   Un vent d’une rare intensité balaya tout sur leur chemin et renversa la carriole qui tomba dans la Rivière.  Toute la famille fut décimée.

Suite à leur départ, la maison des Barrinstar resta inhabitée.  Seul un riche homme d’affaires voulu en faire un musée mais n’ayant pas obtenu la permission du maire de la région, il abandonna son projet.

Ce n’est qu’en 1930, qu’une famille décida d’acheter la maison et de s’y installer.  Marilyn, pré-adolescente et enfant unique de la famille, ne trouva pas son bonheur dans cette maison.  Sa mère tentait par tous les moyens de la convaincre qu’elle y  trouverait l’inspiration parfaite pour jouer avec le violon qu’elle avait hérité de son grand-père, un magnifique Antonio stradivarius 1713.

Un jour Marilyn entendit une musique venant du grenier.  Elle y monta et dû se faire un chemin parmi les toiles d’araignées et la poussière qui régnait comme si c’était un lieu mystérieux et inhabité depuis très longtemps.   Toujours cette douce mélodie qui flottait dans les airs au  grenier.  Marilyn regarda tout autour et n’y vit que deux petites chaises,

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(suite) Ophélia et Odeline

une table et un ensemble de thé.   Le bruit s’arrêta et Marilyn retourna rejoindre ses parents.

Sa mère cuisinait une chaudrée de lièvres aux légumes et l’odeur envahissait la pièce créant un parfum chaleureux redonnant vie à cette maison.  Son père lui, était assis au salon et fumait la pipe tout en lisant un vieux manuscrit poussiéreux qu’il avait trouvé près du foyer.

Papa ! dit Marilyn, « as-tu entendu de la musique aujourd’hui ? »  

Non, ma fille, dit son père, « la seule musique que j’ai entendue c’est la douce voix de ta mère qui chantait à la cuisine ».

Ah ! D’accord papa, je suis fatiguée je monte à ma chambre dit Marylin.

Tu n’as pas faim?  dit son père, «  ta mère a concocté un délicieux repas!  »

Je suis désolée papa, dit Marilyn, j’ai tout à coup une envie folle d’essayer le violon de grand papa.  Marilyn était envoûtée par les notes qui venaient du grenier.

La maman de Marilyn sursauta ! Mais, elle se tut pour cacher sa joie.  Il y a si longtemps qu’elle souhaitait que sa fille joue avec le violon de son propre père.

Dans la chambre de Marilyn, se trouva la trappe menant au grenier, là où Marilyn est montée et a entendu les bruits.  Elle prit son violon et commença à jouer une note.  Tout à coup ! Elle entendit la même note provenant du grenier.  Elle y retourna mais cette fois, elle apporta son violon avec elle…

Les jours, les semaines et les mois passèrent très vite aux yeux de Marilyn qui avait retrouvé sa passion pour son violon.  Elle en garda le secret, trop heureuse d’avoir enfin trouvé sa raison de vivre.

Monsieur Callendier, le père de Marilyn, lui, était obsédé par le vieux manuscrit qu’il avait terminé de lire depuis quelques semaines déjà.  Il était convaincu que le manuscrit fut la biographie du premier habitant de la maison, « Monsieur Gustave Charles » devenu un célèbre virtuose du violon dès l’âge de cinq ans.    

Madame Callendier avait remarqué que Marilyn était plus calme et semblait plus heureuse qu’à l’arrivée dans cette grande maison.  Elle lui demanda « Marilyn, quelque chose a changé en toi et je n’arrive pas à comprendre mais, je suis heureuse de te voir ainsi, tu es radieuse »

« Oui je me sens merveilleusement bien maman » dit Marilyn.  « J’adore cette maison et je ne voudrais jamais la quitter »

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Oh ! dit Madame Callendier , «  J’en suis ravie, mais je dois t’annoncer malheureusement que nous devons quitter, ton père a perdu son emploi et nous n’avons plus les moyens d’habiter ici.

NON!!! Dit en criant et pleurant Marilyn ! Maman ! Je dois absolument te demander de venir avec moi au grenier.

Bien voyons ma petite Marilyn ! Qu’y a-t-il de si important, je dois aider ton père, il est désespéré !

Allez maman viens ! Tu vas comprendre, dit Marilyn.

La suite

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C’est là que tout a commencé…..

Cinq ans plus tard, Marilyn est devenue la plus célèbre virtuose du violon du pays.  Elle joua dans les plus grandes

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